RAPHAËLLE DE GROOT
Le moment de la déprise
—VERNISSAGE VENDREDI 14 NOVEMBRE 2008 À 17H
Fruits du déploiement d’une action, les œuvres de Raphaëlle de Groot laissent chaque fois derrière elles des objets de toutes sortes que l’artiste conserve soigneusement. Lors de ses déplacements vers d’autres performances, d’autres manœuvres ou d’autres résidences, elle les range dans une valise, qui lui tiendra lieu d’atelier une fois arrivée à destination.—À l’occasion de l’exposition Le moment de la déprise, que la Galerie est heureuse d’accueillir dans sa grande salle, Raphaëlle de Groot s’impliquera dans un geste de découpes plurielles de ces objets. Jour après jour, l’artiste consacrera son temps à les couper, disséquer, effriter, désagréger, pulvériser. D’un autre côté, ces gestes ne sont pas posés pour eux-mêmes. Ils défont et décomposent, mais l’action est créatrice d’une autre action, celle de la déprise, dont il s’agit de prendre la mesure.—Les performances et les installations passées de Raphaëlle de Groot ont généré un matériel visuel substantiel. Ces images, qui peuvent être considérées elles aussi comme des restes d’expériences, l’artiste a voulu les réinvestir, avec Johanne Jarry (écriture) et Paul Martin (graphisme), en créant L’espace commun, un travail collectif d’édition qui se poursuivra tout au long de l’exposition.—L’ensemble de ces actions seront posées en dehors des heures d’ouverture de la galerie. Dès lors, l’exposition arborera la forme d’une installation de manœuvres
en cours. Et, témoins d’un travail suspendu le temps d’un hypothétique retour de l’artiste, il faudra bien, au spectateur, prendre acte que de Groot lui réserve ainsi une place à part entière dans cette investigation de la déprise ; d’une déprise en partage pourrait-on conclure.
—JEAN-ÉMILE VERDIER