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Marie-Eve Beaulieu

Et si on recommençait ?

Exposition
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© Marie-Eve Beaulieu

Titulaire d'une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2014), Marie-Eve Beaulieu a participé à plusieurs expositions collectives (Parisian Laundry, Art Mûr, Galerie Lilian Rodriguez) avant d’être représentée par la Galerie Simon Blais depuis 2014. Son travail a également été exposé en Allemagne lors de l’ambitieux projet Leipzig-Montréal (2013), regroupant une dizaine d’artistes de la Saxe et du Québec. Récipiendaire de la bourse d’excellence McAbbie (2005) et du prix Sylvie et Simon Blais pour la relève en arts visuels (2013), elle bénéficie depuis peu du soutien du Conseil des arts du Canada (2020). Née à Hauterive sur la Côte-Nord, elle vit et travaille à Montréal depuis une vingtaine d’années.

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Dans sa nouvelle exposition, Marie-Eve Beaulieu revisite 15 ans de carrière en récupérant de vieux tableaux et des tests, dont elle découpe la toile en petits carrés qu’elle tisse par la suite. Le questionnement de départ de Et si on recommençait ? est éthique et interroge les gestes de l’artiste qui amasse des matériaux et produit des œuvres qui s’accumulent au fil des ans. Désirant récupérer le plus possible, jusqu’au médium et au vernis, la structure jaillit de la matière elle-même : le carré est une figure stable qui aide à la composition et rappelle la grille; le tissage permet de tirer sur les fils pour donner une forme. Ainsi, la pièce principale, qui s’insère à même l’architecture de la salle d’exposition et tire parti de la lumière naturelle, est le produit de la juxtaposition de quelques dizaines de milliers de petits carrés et constitue une œuvre à la fois artisanale et monumentale. Rappelant le travail de la courte-pointe, esthétiquement et conceptuellement, le geste manuel est mis en valeur et est privilégié à la machine. Il en ressort un labeur et une rigueur qui frôlent l’entêtement et qui donnent un effet de vertige ou de stupeur par l’accumulation des fragments. Bien que l’aspect installatif innove et paraisse différent dans sa démarche, plusieurs intérêts de la peintre demeurent bien visibles, comme l’importance donnée à l’abstraction, la matérialité, le geste, la répétition et l’illisibilité. D’une manière similaire au fait de recouvrir ses tableaux avant de les gratter pour laisser voir, en partie, ce qui est caché, Marie-Eve Beaulieu montre une quarantaine d’œuvres avec ce projet, mais le spectateur n’y accède que partiellement à cause de la méthode radicale et de la structure choisies. Partant d’une réflexion sur l’environnement et en utilisant le passé pour se projeter vers l’avenir, l’artiste interroge le processus et la matière, mais surtout porte un regard personnel sur les possibilités de se reconstruire à travers le temps et son investissement. À expérimenter dans la grande salle de la Galerie B-312 jusqu’au 22 octobre 2022.

JOANNIE BOULAIS

Titulaire d'une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2014), Marie-Eve Beaulieu a participé à plusieurs expositions collectives (Parisian Laundry, Art Mûr, Galerie Lilian Rodriguez) avant d’être représentée par la Galerie Simon Blais depuis 2014. Son travail a également été exposé en Allemagne lors de l’ambitieux projet Leipzig-Montréal (2013), regroupant une dizaine d’artistes de la Saxe et du Québec. Récipiendaire de la bourse d’excellence McAbbie (2005) et du prix Sylvie et Simon Blais pour la relève en arts visuels (2013), elle bénéficie depuis peu du soutien du Conseil des arts du Canada (2020). Née à Hauterive sur la Côte-Nord, elle vit et travaille à Montréal depuis une vingtaine d’années.