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ÉRIC DESMARAIS

Soigner son langage

Exposition
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© Éric Desmarais—Soigner son langage, Galerie B-312, 2007.—Photo : Galerie B-312
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—VERNISSAGE VENDREDI 12 JANVIER 2007 À 19H

La Galerie B-312 a le plaisir d’accueillir dans sa grande salle les machines oulipiennes d’Éric Desmarais. L’une d’elles donne son titre à l’exposition, Soigner son langage.—Structure d’acier, surface en plexiglas, foisonnement de fils électriques multicolores, mécanismes et circuits électroniques à gauche, à droite, dessus, dessous. En marche, ça bouge ici, ça cliquette là, une imprimante imprime, des téléviseurs jouent, des haut-parleurs vibrent. Ça fourmille d’électrons qui circulent au gré des passages que l’artiste leur a aménagés ; capteurs de lumière, contacts mécaniques et circuits imprimés réglant la circulation. Ça passe ici, ça bouge là, un contact se fait, un autre est coupé. Alors, une lettre s’imprime, une autre apparaît à l’écran d’un téléviseur, des espaces entre deux lettres se produisent, des passages à la ligne aussi. Bref, du texte s’écrit sans qu’on puisse rien présumer de sa composition.—Soigner son langage, comme les autres machines d’Éric Desmarais, est ainsi faite : les conditions de possibilités de production des machines sont absolument sous contrôle, mais pas ce qu’elles produisent. Face à de telles machines, il est difficile de ne pas penser à des situations semblables, bien réelles celles-là. Est-ce pure coïncidence ? Prenons le temps d’en douter.—Une chose est sûre, loin d’être de simples mises en scène de ce qui se cacherait dans les entrailles du langage, de la communication, de la traduction, du traitement de l’information, de la décision, de l’action concertée ou de l’acte impulsif, les œuvres d’Éric Desmarais n’en sont pas moins de troublantes leçons d’anatomie.

—JEAN-ÉMILE VERDIER